Réduire le risque de Mort inattendue du nourrisson : Le Guide Complet
Chère maman (ou future maman) ,
À l’approche d’Halloween, nous allons évoquer un thème délicat dont le nom peut donner des frissons : la « mort inattendue du nourrisson ».
Nous comprenons que les termes puissent susciter des inquiétudes et des appréhensions ; cependant il est essentiel de rappeler que notre objectif n’est pas de faire peur, mais de vous informer et de vous donner des outils pour que vous puissiez prendre des décisions éclairées par la science concernant la santé de votre précieux trésor.
Comme pour notre précédent mail concernant le sommeil, nous allons démystifier le sujet et vous fournir des conseils fondés sur la littérature scientifique.
Vous pourrez trouver à la fin du mail des liens pour aller plus loin et nos sources utilisées pour rédiger ce mail.
Sommaire
Comment nous avons rédigé ce mail
Définition
Statistiques et réalités
Comment éviter la mort inattendue du nourrisson ?
Vos questions Instagram
Références
1. Comment nous avons rédigé ce mail
Uniquement des sources validées par les médecins ont été utilisées. Dans un premier temps, nous avons rassemblé tous les articles scientifiques et recommandations par des autorités de santé utiles ; puis nous avons fait le tri parmi toutes ces informations ; pour enfin les rassembler dans un mail agréable à lire.
Bienvenue dans le SuperMaman Club !
2. Définition
La « mort inattendue du nourrisson » est définie comme une mort survenant brutalement chez un nourrisson ( < 2 ans ), alors que le bébé était jusque là en bonne santé. Il s’agit la plupart du temps d’un bébé de 2 à 4 mois retrouvé inanimé dans son sommeil. Après 6 mois, les risques diminuent grandement : ce sont ces premiers mois qui sont le plus à risque.
Une enquête pour trouver la cause de ce décès est habituellement réalisée, la + complète possible, et si aucune cause (aucune maladie, aucun accident, aucune maltraitance…) n’est retrouvée, on parle de « mort subite du nourrisson ». [1]
Nous comprenons que ces situations peuvent angoisser, mais cela reste très rare :
3. Statistiques et réalités
Environ 400 enfants de moins de 1 an décèdent par mort inattendue du nourrisson tous les ans. 723 000 bébés sont nés en 2022 : de quoi relativiser ! [1]
Les campagnes publiques de prévention ont fait baisser les décès de 75 % entre 1991 et 2005 [1] : comme quoi, il existe des mesures efficaces. Les voici :
4. Comment éviter la mort inattendue du nourrisson ?
Il y a eu plusieurs études scientifiques qui ont cherché des facteurs de risque et des facteurs protecteurs : en gros, que faire pour éviter un maximum ce décès dont rien de le laissait présager.
► La position idéale pour dormir
Le principal facteur de risque de la mort inattendue du nourrisson est le couchage sur le ventre ou sur le côté ! [2] En effet, le bébé risque de s’étouffer dans ces positions. La règle d’or est donc : votre bébé doit être couché sur le dos uniquement, la tête qui regarde le plafond.
La majorité des adultes se couchent sur le côté, et une minorité préfère dormir sur le ventre ou sur le dos. Chez les bébés, c’est différent, et c’est essentiel de le prendre en compte lorsqu’on couche son nourrisson.
► L’environnement idéal : créer un lieu de sommeil sécurisé
• Quel type de lit choisir ?
Les médecins qui enseignent la Pédiatrie conseillent un berceau rigide avec un matelas ferme, plat. L’idéal est un berceau à barreaux ou un lit à barreaux sans tour de lit. [1]
Le lit doit être vide : en effet, on a remarqué que beaucoup de morts inattendues du nourrisson étaient dûes à un étouffement. Bébé bouge beaucoup dans son sommeil, comme nous l’avons vu dans le dernier mail, et ces mouvements incontrôlés peuvent amener certains objets en face de son visage, et lui bloquer la respiration.
Tâchez donc d’éviter les cale-bébés, les cale-têtes, les boudins de positionnement, les cocoons, les réducteurs de lit. Ne mettez pas d’oreiller, pas de couette ou d’autre couverture, qui pourraient aussi obstruer ses voies respiratoires. [1]
Ses vêtements doivent être fermement attachés à lui et le suivre dans ses mouvements : une turbulette ou une gigoteuse sont adaptées, mais évitez de le surcouvrir. [1]
Même les doudous sont à éviter ! Il peut en avoir la journée, mais une fois dans son lit pour s’endormir, tous ses compagnons de jeu doivent l’attendre en dehors.
Lorsque bébé grandira, il pourra dormir avec ; mais il est conseillé d’éviter pendant ses premiers mois.
Ces recommandations de couchage permettent de diminuer drastiquement le risque de mort inattendue du nourrisson, mais pas que ! Elles diminuent aussi le risque de déformation crânienne : rentables ! [2]
• Autour du lit
Il a été montré que fumer à proximité de son enfant en bas âge augmentait le risque de mort inattendue du nourrisson : lorsque bébé est à-côté, on oublie la cigarette ! [3]
La température de la chambre doit être réglée entre 18 et 20°C : l’hyperthermie augmente le risque également. [1]
Idéalement, le berceau doit être placé dans la chambre des parents les 6 premiers mois de vie ; et l’enfant doit dormir dans son propre lit, pas dans celui des parents ! Il peut être tentant de rassurer son enfant en le mettant avec soi dans son lit, mais ça ne doit pas être une solution pour toute la nuit. Cela augmenterait le risque, particulièrement dans ses 3 premiers mois. Vers 6 mois, c’est le moment de commencer à l’installer dans sa propre chambre, sans hésiter à le ramener avec vous s’il est inquiet ou s’il a besoin de réconfort ! [4]
► En résumé :
• Le principal facteur de risque de MIN est le couchage sur le ventre ou sur le côté : en couchant bébé systématiquement sur le dos la tête vers le plafond, vous le protégez.
• Son lit doit être vide et plat : le matelas ne doit être recouvert que d’un drap-housse, et il ne faut pas utiliser de couverture ou d’oreiller.
• Au niveau de la température, elle est idéalement de 18 à 20°C. Pour le réchauffer, on privilégie la température de la pièce, et sinon on ajoute des habits sans le surcouvrir.
• Interdit au tabac à proximité de bébé !
• On évite le « co-sleeping », bébé doit avoir son lit à lui tout seul 🙂
5. Vos questions Instagram
► Faut-il utiliser une tétine ?
Des études scientifiques suggèrent que la tétine pourrait protéger de la mort inattendue du nourrisson, par un mécanisme encore non élucidé. Elle pourrait protéger ses voies respiratoires et constituer un barrage aux éléments extérieurs. [3]
Mais attention : elle précipiterait l’arrêt de l’allaitement, comme si bébé préférait de plus en plus sa tétine au sein de sa maman… Pas de chance, car l’allaitement maternel protégerait également de la mort inattendue du nourrisson ! [5] L’OMS recommande d’allaiter jusqu’à 6 mois.
Une grande étude a montré que les nourrissons allaités exclusivement au sein avaient environ 73% de chance de moins de subir une mort subite du nourrisson, comparé à ceux qui n’étaient pas allaités. [6]
Alors, recommander la tétine ou ne pas la recommander ?
L’Académie Américaine de Pédiatrie recommande de reporter l’introduction de la tétine jusqu’à ce que l’allaitement soit parfaitement maîtrisé par son enfant.
► Que faire si je retrouve mon bébé inanimé dans son sommeil ?
Cette situation impose d’alerter le SAMU (le 15) et de suivre leurs directives, dont possiblement effectuer une réanimation cardio-pulmonaire. Nous aborderons ce sujet dans un prochain mail car il est essentiel de connaître les bases pour savoir réagir dans ce genre de situation.
► Quand puis-je commencer à introduire des oreillers, des peluches dans son lit ?
Le risque diminue plus votre bébé grandit. On dit qu’il est plus haut (tout en restant extrêmement rare) dans les 6 premiers mois. C’est vers 6 mois qu’on commence généralement à introduire d’autres éléments dans son lit, mais tâchez d’éviter jusqu’à 2 ans. Il persiste un risque après mais bien plus faible : il existe 10x plus de MIN chez les moins de 1 an que chez les 1-2 ans. La MIN après 1 an est donc un événement absolument exceptionnel. [1]
► Y a-t-il des signes précurseurs qui pourraient indiquer un risque de MIN ?
Malheureusement il n’en existe pas : comme son nom l’indique, il s’agit d’une mort « inattendue ». Tout ce que pouvez faire est de suivre les mesures de prévention rappelées au-dessus.
► Y a-t-il des vaccins qui protègent de la MIN ?
Parmi les causes de MIN, on retrouve certaines maladies respiratoires comme la coqueluche ou la grippe, qui bénéficient de vaccins efficaces. [1]
Le vaccin contre la coqueluche, par exemple, est recommandé pendant la grossesse entre 20 et 26 SA. La grippe l’est également en période à risque. [7]
► Les moniteurs de bébé sont-ils utiles pour prévenir la mort inattendue du nourrisson ?
Leur efficacité n’a pas été prouvée : l’Académie Américaine de Pédiatrie déconseille leur utilisation. Bien qu’ils ne soient pas dangereux, cette instance craint que leur utilisation entraîne une baisse de vigilance des parents, comme si ces appareils suffisaient à eux-seuls et permettaient de faire moins attention à son petit ange ! Dans tous les cas, il n’existe aucune donnée prouvant qu’ils réduisent les morts inattendues du nourrisson. [8]
6. Références
1 : Collège des Enseignants de Pédiatrie
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/recommandations_mort_inattendue_nourrisson.pdf
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/synthese_mort_inattendue_nourrisson.pdf
3 : https://www.aafp.org/pubs/afp/issues/2015/0601/p778.html#afp20150601p778-b28
4 : Vennemann MM, Hense HW, Bajanowski T et al. Partage du lit et risque de mort subite du nourrisson : peut-on résoudre le débat ?. J Pédiatre. 2012;160(1):44-48.
5 : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3343725/
6 : Hauck FR, Thompson JM, Tanabe KO et al. Allaitement maternel et réduction du risque de mort subite du nourrisson : une méta-analyse. Pédiatrie. 2011
8 : https://publications.aap.org/pediatrics/article/150/1/e2022057990/188304/Sleep-Related-Infant-Deaths-Updated-2022?autologincheck=redirected
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