Allaitement : Le guide complet, écrit par des médecins

Tout savoir sur l'allaitement

Ce Guide s’adresse à toutes les SuperMamans : les futures, les confirmées, les sans expérience, et même aux papas qui veulent apprendre !

Si je vous dis qu’une potion mystérieuse existe, permettant d’être + intelligent, d’être protégé des infections, de réduire le risque de cancer ou de maladie métabolique, de se sentir mieux… Vous me croyez ? Et si je rajoute que cet étrange breuvage est complètement gratuit…

Mesdames et messieurs, je vous présente le « lait maternel ».

Non, vous ne lisez pas le dernier Astérix & Obélix ; et pourtant vous allez découvrir dans ce guide les secrets de la potion magique.

Préparez-vous à plonger dans un monde où la sorcellerie se mêle subtilement à notre réalité quotidienne.

Bienvenue dans le Guide Complet de l’Allaitement Maternel,

rédigé avec amour & science par le SuperMaman Club ♥

DISCLAIMER : Ne pas allaiter, c'est ok !

Chères mamans,

Avant de plonger dans notre guide sur l’allaitement, permettez-nous de vous rappeler une chose importante : vous êtes incroyable ! Peu importe votre choix. L’allaitement maternel est une aventure pleine d’amour et de dévouement, et ne pas allaiter l’est tout autant.

Il est essentiel de se rappeler que chaque parcours est unique : le choix d’allaiter ou non ainsi que la durée de l’allaitement sont des décisions personnelles. Parce-que oui ça a des avantages, mais ce n’est pas tout rose ! Ça peut parfois être contraignant et exigeant ; et donner le sein ne fait pas de vous une meilleure ou une moins bonne maman. Vous êtes déjà la meilleure, quelle que soit votre décision.

L’objectif de ce guide n’est pas de faire une pub pour l’allaitement, mais de rester neutre en vous livrant des arguments fiables, sourcés et issus d’études scientifiques. Nous vous soutenons à 100% dans votre choix, quelle qu’en soit la direction, et nous serions heureux d’échanger avec vous sur Instagram (@supermaman.club) si vous avez des interrogations.

En bref, le plus important, c’est que vous soyez heureuse avec votre bébé 🙂

Si vous éprouvez des difficultés maternelles, peu importe la raison, l’association « Maman Blues » sera disponible pour vous écouter et vous proposer de nombreuses aides.

♥ Sommaire

Préambule : Définitions utiles pour ce mail

1. Comment nous avons rédigé ce guide

2. Avantages de l’allaitement
2.1 Combien de temps devrait durer l’allaitement
2.2 Quelles situations doivent faire arrêter l’allaitement

3. Techniques d’allaitement
3.1La bonne position
3.2Faut-il changer de sein pendant la tétée
3.3À quelle fréquence allaiter
3.4La durée parfaite d’une tétée
3.5Comment savoir que son bébé a envie de téter
3.6Comment savoir si l’allaitement est efficace

4. Nutrition et allaitement
4.1Besoins spécifiques
4.2Hydratation
4.3Aliments à privilégier et à éviter
4.4Supplémentations de l’enfant
4.5Allaiter en tant que végétarienne / végatalienne

5. Vos questions Instagram
5.1Que faire si l’allaitement fait mal
5.2Comment reprendre le travail alors que j’allaite
5.3Que faire si je ne produis pas assez de lait
5.4Dois-je prendre une contraception pendant mon allaitement

6. La première tétée

7. Ressources utiles

8. Conclusion

9. Sources

Préambule : Définitions utiles pour ce mail

Si les nouveaux-nés ont un réflexe inné de succion qui leur permet d’allaiter quasiment automatiquement, les mères n’ont pas de réflexe inné d’allaitement, et c’est souvent quelque chose qu’elles doivent apprendre par elles-mêmes. Les conseils prodigués à la maternité sont un bon début, mais elles sont souvent amenées à rencontrer d’autres problèmes dans leur quotidien.

Basé sur la littérature scientifique, les enseignants en médecine, des expertes en lactation et des associations, ce Guide complet vous présentera (presque) tout ce qu’il faut savoir pour une expérience réussie.

C’est parti !

Commençons par définir certains termes qui vont revenir régulièrement pendant ce mail :

  • L’ « allaitement maternel » désigne l’alimentation du nouveau-né / nourrisson par le lait provenant directement de sa mère. On l’oppose au lait artificiel (”préparation commerciale pour nourrisson”), acheté en grande surface.

  • L’ « allaitement exclusif » désigne un enfant qui reçoit uniquement du lait maternel. S’il reçoit autre chose (lait artificiel de temps en temps, eau de temps en temps…), l’allaitement n’est pas exclusif. [1]

1. Comment nous avons rédigé ce guide

L’équipe du SuperMaman Club est essentiellement composée d’internes en médecine, et d’autres professionnels du monde de la maternité viennent parfois nous aider.

Nous nous basons uniquement sur les recommandations en vigueur de forte autorité (Haute Autorité de Santé, Sociétés Savantes…) et la littérature scientifique.

Nous commençons par rassembler toutes les informations utiles dans les études scientifiques, les cours pour les étudiants de médecine et les recommandations ; puis nous commençons un travail de vulgarisation et d’organisation des informations.

L’objectif : que l’information scientifique arrive aux oreilles de toutes les mamans. Malheureusement de nos jours, de nombreux blogs sur la maternité partagent des infos qui ne sont pas vérifiées. Nous voulons apporter un support fiable pour que puissiez vous y référer, en sourçant tout ce qu’on dit. Tout est vérifiable : vous avez accès à nos sources à la fin du guide.

2. Avantages de l'allaitement

C’est votre enfant qui boit le lait maternel, et bien que ça lui confère de nombreux avantages, ça vous concerne aussi ! Voici les bénéfices à tirer de l’allaitement : [2]

Pour l’enfant :

Diminution du risque de mort inattendue du nourrisson (Comme nous l’avons vu dans le dernier mail!)

Diminution du risque infectieux : moins d’otite, moins de gastro-entérite, moins d’infection respiratoire.

Diminution du risque d’asthme et d’eczéma

A long-terme, diminution du risque d’obésité, de diabète de type 2

Composition parfaitement adaptée à ses besoins : le lait n’est pas identique tout le temps, il se modifie au cours de la journée et plus l’enfant grandit pour lui apporter exactement cedont il a besoin.

Augmentation des interactions mère-enfant. Le contact peau à peau est très bénéfique à plusieurs niveaux, et c’est ce que permet l’allaitement comparé à un biberon classique.

L’allaitement rendrait même les enfant + intelligents ! C’est ce qu’a montré une grande étude il y a quelques années, constatant un lien entre l’allaitement et le QI (il augmenterait d’environ 3 points chez les prématurés). Bien que le QI soit soumis à de nombreux biais et qu’il soit de + en + controversé, on constate tout de même un meilleur développement cognitif chez les enfants allaités, et davantage de substance grise dans certaines régions de leur cerveau. [4]

Pour la mère : [3]

Diminution du risque de diabète de type 2 à long-terme (sachant que ce risque est augmenté en cas de diabète gestationnel).

Diminution du risque de cancer du sein et de l’ovaire

Facilitation de la perte de poids après la grossesse

Meilleure tolérance au stress

Amélioration du bien-être et de l’estime de soi (et c’est la science qui vous le dit mesdames!)

Avantage économique : c’est gratuit ! Et du lait gratuit en ces temps d’inflation, on ne dit pas non.

L’OMS affirme que si toutes les mères allaitaient idéalement, on éviterait 1 million de décès chaque année ! En comparaison, une étude avait estimé que les sodas étaient responsables d’environ 184 000 morts chaque année. Mieux vaut boire du lait que du Coca ! [5]

Combien de temps devrait durer l'allaitement ? (dans un monde idéal, soutenant et prévu pour)

Les recommandations dépendent des sources :

  • L’Organisation Mondiale de la Santé et l’UNICEF recommandent un allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois et la poursuite de l’allaitement (avec une alimentation complémentaire appropriée) jusqu’à 2 ans ou plus. Dans les pays développés comme en Europe, il est conseillé de débuter la diversification alimentaire entre le 4ème et le 6ème mois : donc d’arrêter l’ « exclusivité » de l’allaitement maternel plus tôt que 6 mois. [6]

C’est la recommandation qui est la + suivie par les médecins du monde entier : s’il y en a une que vous devez retenir, c’est celle-ci 🙂

Attention à ne pas mal la comprendre : il s’agit d’une durée idéale recommandée, comme « manger 5 fruits et légumes par jour ». L’objectif n’est donc pas de coller parfaitement à ce conseil, mais d’essayer de l’atteindre. Allaiter ne serait-ce que quelques jours est déjà super : ne vous mettez pas la pression ! Vous avez le droit d’arrêter avant, de faire des pauses, de faire ce que vous voulez.

  • L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande un allaitement exclusif de 4 mois, 2 mois de moins.

Il s’agit d’une instance française qui a moins de poids que l’OMS, instance mondiale.

– Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français et la Société Française de Pédiatrie recommandent un allaitement exclusif de 4 à 6 mois.

Quelles situations doivent faire arrêter l'allaitement ?

Il existe très peu de véritable contre-indication : le modo général est de toujours continuer, et en cas de doute demander à son médecin. Il est préférable de ne pas fumer, car la nicotine passe dans le lait maternel ; pareil pour l’alcool, mais dans tous les cas les avantages qu’on a listés ci-dessus sont supérieurs aux inconvénients liés à ces substances. Donc même dans ces cas-là, on continue !

Les rares contre-indications formelles concernent l’infection par le VIH de la mère, qui risquerait de contaminer l’enfant ; certains cas de psychose puerpérale (une maladie psychiatrique du post-partum) ; ou bien une maladie du métabolisme du nouveau-né (galactosémie). [1]

Attention au médicaments ! Si vous en prenez, veillez à ce qu’ils soient compatibles avec l’allaitement : pour ça, consultez votre médecin. Il existe une base de données pour s’informer sur les risque des médicaments / vaccins pendant la grossesse et l’allaitement : www.le-crat.fr. C’est un site qui vous dira précisément si les traitements que vous prenez sont compatibles avec l’alimentation de votre trésor !

La fièvre isolément n’est pas une raison suffisante pour qu’on demande d’arrêter l’allaitement : si vous avez de la température ou si votre enfant en a, pas de raison d’arrêter pour le moment, quel que soit son niveau (même à 40°C !). [7] En revanche, consultez un médecin pour trouver la cause.

3. Techniques d'allaitement

Position

Rentrons dans le vif du sujet : comment s’y prendre ?

Il n’existe pas 1 seule position pour allaiter, ça dépendra de vous et de votre trésor : l’important et d’être le + à l’aise possible. Voici un site qui vous en propose 4 : https://www.mpedia.fr/art-allaiter-les-bonnes-positions/.

Placez votre nouveau-né ventre contre ventre, avec l’oreille, l’épaule et la hanche alignées, sa tête légèrement inclinée vers l’arrière.

L’étape d’après consiste à lui faire ouvrir la bouche pour qu’il ait la bouche grande ouverte, la lange vers le bas. Si ça ne vient pas naturellement, approchez-le de votre sein et caressez sa lèvre avec votre mamelon, comme si vous lui donniez le sein la bouche fermée. Répétez ce mouvement jusqu’à ce qu’il comprenne que c’est le moment du repas ! [8]

Biological Nurturing

Le Biological Nurturing est une approche de l’allaitement maternel qui se concentre sur la création d’un environnement naturel et confortable pour la mère et le bébé, favorisant ainsi une alimentation réussie. Cette méthode encourage la proximité peau à peau entre la mère et l’enfant, souvent dès la naissance, afin de faciliter une prise au sein spontanée et efficace.

Contrairement à certaines méthodes traditionnelles d’allaitement qui peuvent imposer des positions rigides, le Biological Nurturing permet à la mère et au bébé de trouver leur propre position confortable

Classiquement, le bébé est couché sur le ventre de sa mère, et atteint instinctivement le mamelon, sans qu’on ait spécialement à l’aider ou à lui tendre le sein.

Une étude [22] avait comparé cette approche aux techniques traditionnelles de mise au sein à la maternité, et avait montré que le Biological Nurturing causait moins de problèmes mammaires (comme les crevasses, les engorgements, les mastites) que les techniques traditionnellement recommandées.

Faut-il changer de sein pendant la tétée ?

La plupart des femmes ont des seins asymétriques et elles ont parfois un sein préféré, le droit ou le gauche. C’est pareil pour les bébés ! La plupart développent une préférence pour un sein ; dans de nombreuses cultures ils sont même fréquemment nourris toujours par le même. [9]

Est-ce bien ou mal ? Ça pourrait être positif : une étude a montré que la quantité de graisses dans le lait maternel augmentait au fur et à mesure que le bébé avançait dans la tétée, et c’est quelque chose de plutôt positif. Cela a donné lieu à de nombreux conseils comme « Ne donnez qu’un sein par tétée », ou bien « Si votre bébé a perdu trop de poids, donnez lui un sein jusqu’au bout » avant de changer, dans l’optique de corriger cette perte de poids par l’augmentation de l’apport en graisses. [10]

Aucune étude ne permet de conclure qu’il faut proposer un seul ou les deux seins à chaque tétée. Les médecins qui enseignent la nutrition affirment tout de même qu’il est préférable de donner les deux seins à chaque tétée. [11]

Globalement, sentez-vous libres de faire ce que vous voulez : allaiter, c’est déjà super, le reste ne peut qu’être du bonus. Essayez de lui donner un peu des 2 seins à chaque tétée, essayez de changer de sein à chaque fois : plus vous testerez de choses, plus vous constaterez ce qui vous convient le mieux.

En revanche, il est important de ne pas changer de sein n’importe quand : uniquement lorsqu’il arrête lui-même de téter, au risque de développer un engorgement. [1]

À quelle fréquence allaiter ?

Le message clef est « ALLAITEMENT : À LA DEMANDE ! ».

Aucune étude n’a prouvé d’avantage à réduire le nombre et la durée des tétées ; ou à fixer un intervalle minimal à respecter entre chaque tétée. Ça a plutôt des inconvénients : restreindre son enfant à ce niveau le ferait arrêter + vite l’allaitement, augmenterait la fréquence de douleur des mamelons et des engorgements. [1]

Tâchez d’être à proximité de votre trésor 24 heures / 24, afin d’être disponible s’il réclame votre lait. La plupart des jeunes nourrissons ont besoin de téter régulièrement, même la nuit. Pour donner un ordre de grandeur, la moyenne est de 8 à 12 tétées par jour les premières semaines, puis les nourrissons les espacent spontanément. [3]

Et si votre bébé tète moins que celui de votre voisine, pas d’inquiétude : ça ne le rendra pas moins intelligent ou moins grand. Il existe de nombreux écarts entre les individus ! [1]

La durée parfaite d'une tétée

Comme pour la fréquence, impossible de donner une durée type : ça peut varier de 5 min à 1 heure voire + ! Ça dépend beaucoup des enfants : les enfants très actifs téteront de façon très efficace sans s’arrêter (la tétée sera très rapide) ; tandis que les très jeunes ou les prématurés feront plus d’arrêts, tétouilleront davantage (ce qui allongera le temps de tétée). [11]

Un nourrisson qui passe 1 heure sur le sein de sa mère ne passe pas forcément 1 heure à boire du lait : le temps n’est pas le reflet de l’efficacité de la succion. Plus il va grandir, plus les tétées vont se raccourcir car il va prendre l’habitude et améliorer sa technique.

Une succion efficace correspond à un mouvement lent, régulier, avec une déglutition qui s’entend. Plus la tétée avance, plus les déglutitions s’espacent et sont moins régulières. On reconnaît la fin de l’allaitement à l’attitude de l’enfant : il s’endort la plupart du temps, se désintéresse du sein ou continue de la mâchouiller légèrement.

Lorsque c’est fini, on peut lui proposer le 2ème sein, qu’il pourra refuser s’il n’a plus faim. [12]

Les Enseignants de Pédiatrie conseillent de changer son enfant après chaque tétée.

Comment savoir que son bébé a envie de téter ?

Un bébé ça ne parle pas : difficile de savoir quand il a faim. Les premiers jours en tant que mère, vous n’êtes pas encore habituée à reconnaître les signaux de faim de votre trésor ; et même après plusieurs mois, il peut être encore difficile de les déceler. Au début, prenez l’habitude de lui proposer le sein lorsqu’il est éveillé : il tétera instinctivement grâce à son réflexe de succion.

Pour repérer les signes d’éveil, observez ses mouvements des yeux, des lèvres, de la tête, et s’il met sa main à la bouche.

Plus il va grandir, plus vous pourrez reconnaître ses signaux de faim facilement 🙂

[11]

Comment savoir si l'allaitement est efficace ?

Malheureusement, on ne peut pas évaluer la qualité de l’allaitement au sourire sur le visage de son enfant, ou au fait qu’il dise « Quelle frappe ce lait vanillé ! » juste après. Il va falloir utiliser d’autres techniques :

• Le poids

Les premiers jours de vie, pesez votre enfant quotidiennement, puis espacez les pesées : l’idéal est d’avoir au moins 1 poids / semaine le premier mois en cas d’allaitement maternel. Il n’est pas conseillé de le peser avant et après les tétées pour évaluer la quantité bue.

S’il prend 200-250 g par semaine, c’est que votre allaitement est un franc succès ! Attention, cette mesure n’est pas fiable car les enfants perdent du poids de manière tout à fait normale au cours de leur première semaine de vie. L’important est que ça ne dépasse pas 10 % de son poids de naissance, et ce dernier doit être repris avant son 10ème jour de vie. [3]

• Le pipi / caca

Des mictions abondantes témoignent du succès de l’allaitement : au moins 5 couches lourdes par jour. Pareil pour les selles qui doivent avoir lieu plusieurs fois par jour.

Il est recommandé de consulter son pédiatre au cours de la 2ème semaine de vie pour qu’il vérifie que tout se passe bien. [3]

4. Nutrition et allaitement

• Besoins spécifiques

L’allaitement maternel ne nécessite pas de grosse adaptation de son mode de vie : il n’existe aucune règle alimentaire spécifique, d’aliment à manger impérativement, ou de nourriture à absolument éviter.

Seule exception : si votre enfant présente une allergie. En effet, votre lait reflète votre alimentation : si vous mangez des aliments auxquels il est allergique, il ne va pas les tolérer. Par exemple, en cas de suspicion d’allergie au protéines du lait de vache chez l’enfant, la mère doit suivre un régime d’éviction de ces protéines.

Adoptez une alimentation variée et équilibrée, comme celle que vous aviez pendant votre grossesse. La grande différence est que vous pouvez baisser la garde pour la toxoplasmose ou la listériose : ces maladies présentent un véritable danger pour votre enfant lorsqu’il est dans votre ventre, mais une fois accouché, vous pouvez reprendre les steak tartares, le pâté, les tartines de camembert ou bien les sushis !

Votre corps a besoin d’énergie supplémentaire pour fabriquer le lait, vous devrez donc manger un peu plus que d’habitude. Mais ne vous amusez pas à compter chaque calorie : mangez à votre faim et ça suffira !

• Hydratation

Comme pour l’alimentation, buvez à votre soif. Nous conseillons 1,5 L d’eau par jour, comme pour la population générale.

• Aliments à privilégier et à éviter

Aliments qui augmentent la lactation

Les médecins nutritionnistes affirment qu’ « il n’existe aucun médicament ou régime alimentaire susceptible d’augmenter la sécrétion lactée ». [11]

Une étude de 2020 a analysé la littérature scientifique disponible à ce sujet. D’après elle, certains médicaments pourraient augmenter un petit peu le volume de lait produit, mais les preuves sont très faibles. Concernant les aliments naturels, les chercheurs ne sont pas d’accord : certains affirment que des aliments augmentent la lactation et donc le poids des nourrissons, d’autres disent que ça n’a aucun effet. En raison de ces discordances et de l’imprécision des mesures disponibles, il n’est pas possible de donner une réponse formelle. [13]

Voici les aliments étudiés dans ces diverses études : le fenouil, le fenugrec, le moringa, un mélange de thé botanique, la fleur de bananier, le gingembre, le curcuma, le Sheng Ru He Ji, la silymarine, le Xian Tong Ru, les dattes de palme, le Bu Xue Sheng Ru, le Chanbao, le Cui Ru.

Nous ne savons donc pas avec certitude si l’un d’eux est réellement efficace, et encore moins s’ils ont des effets indésirables, ou si l’un est meilleur que les autres.

Nous avons contacté Mélanie, une traiteuse spécialisée en post-partum : @vertueuse_traiteur sur Instagram. Le compte est excellent si vous cherchez des idées de recette, des topos sur certains ingrédients ou si vous souhaitez vous faire livrer des repas adaptés en Provence.

Elle utilise dans ses recettes des aliments qui augmenteraient potentiellement la lactation (le fenouil, les lentilles, les carottes, les dattes, le lin, les noix de cajou, le basilic, l’aneth, l’anis étoilé, l’orge, la marjolaine, le cumin, les amandes, l’avoine…), et évite des aliments qui la freineraient potentiellement (la sauge, le persil, l’oseille, la menthe, la pervenche).

Elle conseille également une alimentation chaude, épicée, avec des plats cuits comme des soupes ou des plats fondants (curry, mijotés…).

Voici un exemple de menu qu’elle conseille :

  • Petit-déjeuner : Porridge au lait d’or

  • Déjeuner : Curry de chou-fleur, cajou et poids chiches

  • Encas : Energy Balls

  • Dîner : Velouté de carottes au curcuma et au lait de coco

Aliments à éviter

Le lait maternel reflète votre alimentation : mieux vous mangez, plus il sera qualitatif. En effet, un grand nombre de substances que vous ingérez passe dans le lait, et se retrouvera dans l’organisme de votre enfant.

Évitez de fumer : la nicotine diffuse dans le lait. Pareil pour l’alcool. Dans les 2 cas, si vous fumez ou que vous consommez de l’alcool, les bénéfices à continuer d’allaiter sont largement supérieurs à son arrêt. Ce n’est donc pas parce-que vous venez de fumer ou de boire 2 apéros que vous devez éviter d’allaiter votre petit trésor 🙂

Les excitants comme le café ou le thé sont également déconseillés : essayez de vous limiter à 2 tasses maximum par jour.

On conseille à la mère d’éviter les matières grasses d’origine animale. La perte de poids trop rapide est aussi à éviter, elle augmenterait l’exposition de l’enfant aux dioxines. [1]

• Supplémentations de l'enfant

    • Vitamine K

Si vous allaitez votre enfant exclusivement, vous devrez lui donner 2mg de vitamine K à l’âge de 1 mois. Tous les bébés doivent en recevoir à la naissance puis entre le 4ème et le 7ème jour, et seuls les nourrissons allaités exclusivement doivent bénéficier de cette 3ème dose. Cette vitamine diminue le risque de maladie hémorragique, elle est donc très importante. [11]

  • Vitamine D

On recommande 400 à 800 UI de vitamine D2 ou D3 par jour. Les doses sont identiques que le nourrisson soit allaité ou non ! [14]

  • Fer

Attention : on ne donne pas du fer à tout le monde. Cela concerne uniquement les prématurés et les nouveaux-nés de « faible poids de naissance », qui sont toujours allaités de manière exclusive à l’âge de 4 mois. [11]

• Allaiter en tant que végétarienne / végatalienne

Si ces régimes font du bien à la nature, il n’est pas garanti qu’ils soient sans risque pour l’enfant. L’allaitement est possible avec l’aide d’un médecin nutritionniste ou d’un diététicien qui vous aidera à construire une alimentation sans carence pour votre nourrisson. En effet, l’alimentation végétalienne peut entraîner des carences de vitamine B12, de vitamine D, de fer, de calcium chez la mère et chez l’enfant.

5. Vos questions Instagram

Voici les questions qui sont revenues le + sur notre compte Insta (@supermaman.club) ; n’hésitez pas à le suivre, nous partageons des informations scientifiques pour les jeunes mamans !

Que faire si l'allaitement me fait mal ?

Au début de l’allaitement, il est fréquent de ressentir des légères douleurs aux mamelons, comme des sensations de tiraillement ou de picotement. En revanche, ce n’est pas normal de ressentir une douleur forte à chaque tétée. Mais alors, que faire ?

  1. Est-ce une mauvaise position ?

La cause la plus fréquente est la mauvaise prise de sein : normalement, votre enfant devrait prendre dans sa bouche grande ouverte la totalité de votre mamelon et même plus, pour qu’il puisse appuyer sur l’aréole pendant la tétée. En effet, il va non seulement sucer pour aspirer le lait, mais aussi exercer une pression sur le sein pour l’aider à sortir : ingénieux ! [15]

Si vous constatez une mauvaise prise de sein, glissez votre doigt dans sa bouche pour lui dire d’arrêter la succion, puis détachez-le délicatement de votre mamelon. Chatouillez ensuite le côté de sa bouche pour déclencher son réflexe de succion et lorsque sa bouche est grande ouverte, introduisez-y votre sein profondément.

Si le mamelon n’est pas positionné assez profond, il peut y avoir des frottements créant des irritations ou carrément des « crevasses », des petites plaies.

N’hésitez pas à demander à un professionnel de santé d’observer vos premières tétées pour vérifier la bonne position. [1]

  1. Est-ce une maladie ?[1]

Si la position est bonne mais que vous ressentez tout de même une forte gêne, il va falloir se poser la question avec un médecin : un généraliste peut normalement répondre à ce genre de problème. Brièvement, voici les quelques causes probables :

Mycose

Le mamelon est quasiment constamment dans un environnement humide, et les mycoses adorent ça ! Elles peuvent être favorisées par un traitement antibiotique, des coussinets qui augmentent la rétention d’humidité, la présence d’une autre mycose (vaginale, par exemple).

Elle provoque une douleur, le plus souvent comme une brûlure, au niveau du mamelon, qui peut s’étendre au-delà. Les mamelons sont souvent irrités et sources de démangeaisons.

Elle peut se transmettre à l’enfant, et lui provoquer un muguet dans la bouche.

Ne vous inquiétez pas : le traitement est simple et la plupart du temps local sous forme de crème ou de gel. Votre médecin vous donnera toutes les informations pour vous en débarrasser !

Crevasse

Les crevasses portent bien leur nom : il s’agit de petites blessures au niveau des mamelons, qui peuvent faire mal lors de la tétée. Elles ne se forment pas toutes seules : la plupart du temps, elles sont dues à une mauvaise prise en bouche du sein par le bébé, ce qui crée de la friction et qui provoque la lésion. Les causes sont nombreuses : mauvaise position, frein de la langue trop court, etc.

Heureusement, ce n’est pas grave du tout ! C’est comme une vilaine égratignure. En revanche, comme la peau est ouverte, ça peut être la porte d’entrée de méchants microbes qui vont provoquer une mastite : il faut donc adopter une hygiène irréprochable pour éviter une surinfection.

Si ça vous arrive, nettoyez vos mamelons quotidiennement avec de l’eau et du savon et consultez un professionnel pour qu’il vous conseille les méthodes les plus adaptées pour la guérison.

Engorgement

Il y a 2 types d’engorgement : l’un est normal, l’autre est pathologique. Les premiers jours d’allaitement, les seins augmentent de volume, prennent en tension du fait de l’augmentation brutale de la production de lait. Comme si votre sein n’était pas habitué à stocker autant de lait, et qu’il était trop plein. C’est normal, pas d’inquiétude ! Après quelques tétées efficaces pour le vider un peu, vous ne devriez plus sentir grand chose.

En revanche, si le lait est bloqué, ça peut devenir un réel problème : c’est l’engorgement pathologique. Les douleurs sont plus intenses, il y a de la fièvre, des frissons, et on constate une gêne à l’écoulement du lait.

Faut-il arrêter l’allaitement ?

Non : le continuer aidera à la résolution du problème.

Comment l’éviter ?

En donnant le sein à son enfant aussi souvent qu’il le veut, aussi longtemps qu’il le veut : en vidant vos seins, ça évitera qu’ils s’engorgent.

Comment le traiter ?

Le seul traitement efficace est l’expression du lait : tirez votre lait puis donnez le sein à votre enfant.

Si cela vous soulage, vous pouvez aussi essayer d’appliquer du froid ou du chaud, même si ça n’a pas fait preuve de son efficacité en guise de traitement.

Attention : évitez de bander vos seins ou de réduire votre apport en eau, ça ne marche pas !

La lymphangite / mastite

Des mots compliqués pour désigner : l’inflammation d’un sein. Ça suit souvent un engorgement ou une lésion du mamelon, qui favorise l’entrée de microbes.

La plupart du temps, 1 seul sein est concerné et devient rouge, douloureux, chaud, pouvant s’accompagner de fièvre et même de symptômes pseudo-grippaux ! Une vraie maladie.

Faut-il arrêter l’allaitement ?

Référez-vous à votre médecin. Si le lait est contaminé, il faudra tirer votre lait et le jeter du côté malade, en continuant l’allaitement normal avec votre sein en bonne santé. Si le lait n’est pas contaminé, vous pourrez continuer des 2 côtés. Dans tous les cas, il faudra continuer de sortir du lait des 2 côtés, au risque de développer un abcès.

Comment l’éviter ?

En évitant l’engorgement et les lésions : donnez votre sein à votre enfant autant qu’il le demande, et veillez à adopter une bonne position de tétée.

Comment le traiter ?

Comme on l’a dit, l’expression du lait est indispensable.

Votre médecin vous dira si vous nécessitez un traitement antibiotique ou non.

Pour soulager les douleurs, vous pourrez appliquer du chaud ou du froid sur votre sein.

 

  1. Entretenez vos seins

Les Enseignants de Pédiatrie conseillent uniquement une toilette quotidienne à l’eau et au savon, rien de plus.

Certaines sources évoquent le fait de laisser un peu de lait sur vos mamelons tout en laissant vos seins à l’air après chaque tétée, mais ces vertus cicatrisantes ne sont pas prouvées. Il n’est pas recommandé de nettoyer vos mamelons avant et / ou après chaque tétée : ça pourrait même avoir l’effet inverse et favoriser les douleurs ! [1]

Evitez les soutiens-gorges trop serrés, et faites attention aux produits que vous appliquez dessus : certains peuvent avoir un effet irritant.

Comment reprendre le travail alors que j'allaite ?

D’après un sondage de l’Institut des mamans réalisé en 2022, plus de 23 % déclarent avoir arrêté l’allaitement à cause de la reprise du boulot. C’est dommage, vu le nombre de bénéfices d’un allaitement prolongé.

Voici 3 astuces pour continuer d’allaiter tout en reprenant le travail :

Solution 1 : L'allaitement mixte

Il peut être difficile de s’organiser pour tirer son lait et faire le stock nécessaire : certaines mamans préféreront l’allaitement mixte.

Lorsque vous êtes présente, vous donnez le sein à votre trésor ; lorsque vous travaillez, il boit du lait industriel, qu’on achète en grande surface. Le matin, le soir, les week-ends, votre enfant déguste votre lait savoureux ; le reste du temps, c’est lait en poudre !

Ne vous en faites pas : ça ne le perturbera pas. C’est même vous qui risquez d’être davantage déboussolée : en effet, même au travail, vos seins continuent de produire du lait. Pour éviter que ça devienne inconfortable, il va falloir le tirer régulièrement. Le risque : l’engorgement ! Puis progressivement, la lactation s’adaptera à votre nouveau rythme.

Solution 2 : Allaiter au travail / Tirer son lait au travail

Avantage : vous conservez tous les bénéfices de l’allaitement maternel.

Comment continuer l’allaitement maternel sans que votre bébé vous suive partout ?

Tout d’abord, le télé-travail a facilité les choses : de nombreuses entreprises proposent à leurs employés de bosser chez eux. Et même si ça n’a pas lieu quotidiennement, ça peut au moins vous faire gagner des jours « faciles » d’allaitement.

Si vous devez vous rendre au travail, il va falloir procéder autrement : faire du stock.

Vous tirez votre lait et vous le stockez ; puis la personne qui garde votre enfant lui donne en biberon.

Avez-vous le droit d’allaiter pendant que vous travaillez ? Pouvez-vous faire des pauses supplémentaires ? Êtes-vous payée pendant ces pauses ?

Nous avons jeté un œil au Code du Travail pour être sûrs, et voici ce que dit la Loi : [16]

  • Peut-on faire une pause pour allaiter ?

Oui ! Pendant la 1ère année de votre enfant, vous disposez d’une heure par jour pendant vos heures de travail pour allaiter ou tirer votre lait. [17]

Cette heure peut être répartie en 2x 30 minutes : une première pause le matin, une deuxième pendant l’après-midi. Si votre employer met à votre disposition un local spécifiquement dédié à l’allaitement, ces pauses peuvent être réduites à 20 minutes, la logique étant qu’il vous sera plus facile d’allaiter grâce à ce local, et donc vous aurez besoin de moins de temps.

Et bonus : si votre employeur a + de 100 salariées, il risque des sanctions s’il n’installe pas dans son établissement (ou à proximité) des locaux dédiés à l’allaitement ! [18]

  • Sommes-nous payées pendant ces pauses ?

Malheureusement, non ; ou plutôt pas encore. On espère sincèrement que ces réglementations vont changer rapidement. Il n’existe pas de texte de loi imposant la rémunération de ces heures de pauses, malgré de nombreuses protestations : certains considèrent ça comme une discrimination au vu du sexe et de la situation de famille, certaines conventions votées il y a quelques années affirment que ces heures de pause doivent être rémunérées comme du temps de travail, mais ça n’est toujours pas le cas.

Pensez tout de même à vérifier votre contrat de travail : peut-être que votre patron mentionne une potentielle rémunération, ça vaut le coup de vérifier. [19] [20]

 

Voici un petit guide pratique pour tirer son lait :

  1. Tirer son lait

Pour ça, vous pouvez utiliser un tire-lait manuel ou électrique.

Il existe de nombreuses raisons d’en utiliser un : la reprise du travail, mais aussi une hospitalisation, un refus d’allaiter et l’envie d’éviter un engorgement, etc.

Vous pouvez le faire chez vous, mais également au travail : le Code du Travail prévoit 1 heure de disponibilité par jour pour tirer son lait ou allaiter son enfant, jusqu’à l’âge de 1 an.

Tire-lait manuel ou électrique ?

Tout dépend de votre utilisation : si elle est occasionnelle, un tire-lait manuel suffira ; si vous comptez l’utiliser plusieurs fois par jour, un tire-lait électrique vous facilitera la vie. Les tire-laits à double pompage sont appréciés car ils permettent de tirer les deux seins en même temps, et donc de diviser par deux le temps passé à tirer votre lait.

Est-ce remboursé ?

Si un médecin vous le prescrit, la location est prise en charge à 100% par la Sécurité Sociale ! Le médecin traitant peut le faire, mais également les médecins de la maternité : pensez à leur demander.

  1. Conserver le lait tiré

Pour ça, veillez à respecter certaines règles.

  • Stérilisez d’abord les accessoires avant de les utiliser une première fois

  • Préférez les pots en verre ou en polypropylène, plutôt qu’en plastique ou en polycarbonate. Il n’existe pas de preuve formelle qu’ils soient meilleurs, mais les récipients en plastique sont controversés en raison de la présence de bisphénol A, un perturbateur endocrinien.

  • Attention : une fois décongelé, un lait ne doit jamais être recongelé !

  • A température ambiante (c’est-à-dire entre 19°C et 22°C), le lait qui vient d’être recueilli se conserve au maximum 1 heure.

  • Au réfrigérateur (à une température inférieure ou égale à 4°C), vous pouvez garder le lait 48 heures.

  • Au congélateur (à une température de moins 18°C), le lait se conserve 4 mois. Après avoir tiré votre lait, mettez-le au réfrigérateur pour le laisser refroidir puis congelez-le dans les 24 heures. Le lait décongelé se garde 24 heures au réfrigérateur et 1h à température ambiante. Il ne doit jamais être recongelé.

Source : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

 

 

  1. Réchauffez le lait

Une fois l’heure du repas arrivé, il va falloir que votre nourrice réchauffe le lait conservé.

Pour ça, évitez le micro-ondes ! En effet, il surchauffe le lait, entraîne des risques de brûlures et diminue sa qualité nutritionnelle.

Préférez le bain-marie, le chauffe-biberon ou bien le biberon sous le robinet d’eau chaude, jusqu’à ce qu’il atteigne une température d’environ 37°, comme votre température corporelle.

Pensez à bien vérifier qu’il ne soit pas trop chaud en versant quelques gouttes sur votre avant-bras avant de le donner à votre enfant 🙂

Si votre bébé ne boit pas tout, évitez de conserver le reste : jetez ce qui reste dans l’évier.

Que faire si je ne produis pas assez de lait ?

C’est la préoccupation de nombreuses mamans : une insuffisance de lactation. Vous avez l’impression que votre enfant a faim, et que vos seins ne produisent pas assez de lait pour le rassasier !

Tout d’abord, sachez que la vraie incapacité à produire suffisamment de lait est très rare ! Ce n’est pas la première chose à vérifier si vous êtes dans cette situation.

La plupart du temps, l’insuffisance de lait est due à un problème d’allaitement, qui ne se passe pas de la meilleure manière. Par exemple, si vous ne donnez pas assez le sein à votre enfant, votre glande mammaire va ”comprendre” que les tétées sont peu fréquentes et va adapter sa production en fonction de ce rythme. Plus vous donnerez le sein à votre enfant, plus il tétera, et plus vos seins produiront de lait pour le satisfaire !

Parfois, les mères ne donnent pas le sein aussi souvent qu’elles voudraient, à cause d’un manque de confiance en elles, d’une peur du regard des autres (surtout pour l’allaitement en public), ou par manque de motivation. Et nous le comprenons : allaiter, c’est difficile ! Il faut faire beaucoup d’efforts pour tenir 6 mois d’allaitement, comme le voudrait l’OMS. Mais ça vaut le coup : on a vu précédemment tous les avantages que vous pouviez en tirer.

Parfois, c’est la reprise du travail qui entraîne une baisse du volume de lait. Pour y faire face, il est conseillé d’augmenter transitoirement la fréquence et la durée des tétées, et de rechercher le soutien de professionnels de santé, de bénévoles ou d’associations expérimentés. Pour en trouver, rendez-vous à la fin du mail !

En cas d’insuffisance de lait, essayez de consulter un pédiatre afin qu’il évalue votre pratique d’allaitement et pour qu’il mesure votre enfant. Si vous manquez bel et bien de lait, votre bébé est peut-être plus petit ou plus mince qu’il ne devrait être à son âge : autant de bonnes raisons de consulter pour vérifier que tout aille bien 🙂

Malheureusement, aucun médicament et aucun aliment n’a fait la preuve formelle de son efficacité pour augmenter la lactation. Et bien qu’ils n’aient pas fait leurs preuves dans les études scientifiques, ça ne vous empêche pas d’essayer 😉 [1]

Le don de lait maternel

Le don de lait maternel est un acte généreux qui implique le don volontaire du lait maternel excédentaire par une mère allaitante à un établissement de collecte ou à une autre mère qui en a besoin. Ce geste altruiste est crucial pour les nourrissons prématurés, les bébés malades ou ceux dont les mères ne peuvent pas produire suffisamment de lait.

Le lait maternel est une source riche en nutriments, en anticorps et en facteurs de croissance, favorisant ainsi la santé et le développement optimal des nourrissons. En contribuant au don de lait, les donneuses participent activement à soutenir la santé des bébés et à offrir un soutien vital pour leur croissance à long terme.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez vous tourner vers l’ADLF (l’Association Des Lactariums de France).

Dois-je prendre une contraception pendant mon allaitement ?

L’allaitement qui fait contraception, ce n’est pas qu’une rumeur !

On appelle ça la « MAMA » : « Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée ». L’aménorrhée, c’est l’absence de règles ; et les règles témoignent d’un utérus fertile. Donc pas de règles = pas de fertilité.

Attention, c’est très simplifié ! Il existe de nombreuses situations où ce raisonnement est faux : l’absence de règles de désigne pas forcément une absence de fertilité : en cas de doutes, n’hésitez pas à contacter un médecin.

 

Lorsqu’on est enceinte, on n’a pas ses règles : elles réapparaissent après l’accouchement, c’est ce qu’on appelle le « retour de couches ». Le fait d’allaiter retarde leur retour !

La MAMA est une méthode naturelle, qui, pour être efficace, impose un allaitement exclusif à la demande jour et nuit pendant les 6 premiers mois. Si l’une de ces conditions n’est pas respectée, ou si les règles reviennent, l’effet contraceptif n’est plus valable. Et attention, si tout est respecté, la méthode n’est pas parfaite : le taux de grossesse observé pour un allaitement de 6 mois est inférieur à 2%.

Si toutes ces conditions ne sont pas respectées, ou si la femme décide que le risque de 2% est trop élevé, elle peut opter pour une autre contraception. Et attention : toutes ne sont pas possibles. On ne reprend pas forcément sa contraception d’avant la grossesse. En cas d’allaitement, on évite les oestroprogestatifs, car ils pourraient réduire la production de lait ! Pour choisir, référez-vous à votre médecin. [1]

Que faire en cas de reflux gastro-oesophagien

Le reflux désigne le passage de contenu de l’estomac vers l’oesophage. Les aliments suivent un chemin bien spécifique dans le tube digestif : d’abord dans la bouche, puis dans l’oesophage, l’estomac puis l’intestin. C’est à sens unique ! Normalement, pas de marche arrière possible. Pour empêcher ces marches arrières, il existe des « barrières anti-reflux », qu’on trouve par exemple entre l’œsophage et l’estomac. Cette barrière autorise les aliments de l’œsophage à passer dans l’estomac, et pas l’inverse !

Seulement, avant l’âge de 1 an, cette barrière ne fonctionne pas toujours très bien, et il arrive que certains aliments remontent.

2 possibilités : soit ils remontent un petit peu dans l’oesphage, soit ils remontent complètement jusqu’à sortir de la bouche. S’ils remontent un petit peu, ils peuvent passer inaperçus, se manifestement parfois uniquement par des crises de pleurs en raison de la gêne occasionnée. S’ils sortent par la bouche, c’est ce qu’on appelle une régurgitation.

Quelle différence avec un vomissement ? Les régurgitations désignent des expulsions de liquide gastrique alimentaire sans effort, contrairement aux vomissements qui demandent une contraction abdominale.

Le reflux se manifeste essentiellement par des pleurs, une agitation, des réveils nocturnes. Dans les cas les plus sévères, il peut y avoir une cassure dans sa courbe de croissance.

Si vous suspectez un reflux gastro-oesophagien chez votre enfant, vous pouvez consulter un médecin. Son défi sera de différencier le reflux normal (dû à l’immaturité de la barrière anti-reflux) du reflux problématique, qui engendre des complications. En effet, le reflux peut donner des inflammations de l’oesophage ou bien des malaises. L’allergie aux protéines du lait de vache peut avoir des symptômes similaires au reflux, c’est parfois très difficile de les différencier.

Si le reflux est pathologique, il conviendra de le traiter efficacement.

Mais rassurez-vous : la plupart des reflux sont normaux ( : « bénins ») et n’occasionnent aucun problème par la suite. 2 cas de figure en cas de reflux bénin : soit votre bébé est allaité, soit il est nourri aux préparations pour nourrissons.

S’il est allaité, continuez normalement, sans rien modifier à votre pratique. Les reflux sont normaux avant 1 an, et malheureusement, il est difficile de trouver une technique permettant de les réduire. Incliner le berceau pour faire ”tomber” les aliments au fond de l’estomac n’a pas encore fait la preuve de son efficacité ; tout comme arrêter de fumer en sa présence [3]. Vous pourrez essayer, lorsqu’il est éveillé, de le placer en position couchée sur le côté gauche [23] ; mais attention à ce qu’il ne dorme pas dans cette position. En effet, pour éviter la mort subite du nourrisson, on conseille la position couchée sur le dos.

S’il est nourri au lait artificiel, un grand nombre des reflux est dû à une sur-alimentation. On pourra commencer par ré-évaluer le volume des biberons et à les diminuer si besoin. Épaissir le lait infantile pourra également être une option. [3]

Nous écrivons ça à titre d’information, et ça ne peut pas remplacer les conseils individuels que vous prodiguera votre médecin. Il vous indiquera la démarche à suivre, tels que les potentiels examens (pH-métrie, endoscopie…) à réaliser.

S’il suspecte une allergie aux protéines du lait de vache ou en cas d’échec du traitement du reflux, il conseillera un régime consistant à éviter spécifiquement ces protéines. Il faudra alors attendre quelques semaines pour juger de son efficacité. [24]

À connaître : le réflexe déjection dysphorique

Le réflexe d’éjection dysphorique (RED) est une réaction rare et souvent méconnue, se manifestant par un afflux d’émotions négatives, parfois décrites comme une bouffée d’angoisse ou une dépression soudaine juste avant ou pendant l’éjection du lait maternel. Il serait lié à un problème hormonal impliquant notamment l’oxytocine.

Pour celles qui en souffrent, il est essentiel de reconnaître ces symptômes et de chercher un soutien approprié. On l’a longtemps confondu avec la dépression du post-partum, mais aujourd’hui cette réaction est de plus en plus reconnue.

Des techniques de gestion du stress telles que la respiration profonde, la relaxation musculaire et la méditation peuvent aider à atténuer les symptômes. Il est également crucial de rechercher un soutien professionnel, comme un conseiller en allaitement ou un professionnel de la santé mentale, pour obtenir des conseils spécifiques et un soutien adapté. Se sentir écoutée, comprendre que ce phénomène est légitime et trouver des stratégies pour gérer ces sensations peuvent grandement aider à surmonter le RED.

À connaître : le réflexe déjection fort

Le réflexe d’éjection fort (REF) est une situation courante lors de l’allaitement maternel, caractérisée par un écoulement de lait trop rapide et abondant. Cela peut rendre l’allaitement inconfortable, voire difficile pour le bébé, qui peut s’étouffer ou s’écarter du sein.

Pour le gérer, il est recommandé d’essayer différentes positions d’allaitement, comme celle du ballon de rugby ou celle de la madone inversée, qui peuvent aider à contrôler le débit du lait. Avant la tétée, exprimer manuellement un peu de lait peut réduire la pression et la vitesse du flux. En outre, l’utilisation d’un tire-lait pour déclencher l’éjection avant d’allaiter peut aider à diminuer la force du réflexe. Enfin, rester détendue pendant l’allaitement peut être bénéfique car le stress peut aggraver le REF.

Il est essentiel de se rappeler que chaque mère et bébé sont différents, donc l’expérimentation et la recherche de ce qui fonctionne le mieux pour vous deux est la clé pour surmonter le REF et faciliter une expérience d’allaitement plus confortable. Si les difficultés persistent, il est conseillé de consulter un professionnel de la santé pour obtenir un soutien personnalisé.

6. La première tétée

Après l’accouchement, votre enfant est mis nu, peau à peau contre vous sur votre ventre. On le recouvre d’un linge chaud et d’un bonnet pour qu’il ne prenne pas froid.

Une étude a démontré qu’un contact peau à peau entre la mère et son enfant durant la première heure de vie avait un effet bénéfique sur la tétée. [21]

Le personnel vous demandera si vous souhaitez l’allaiter, et si vous répondez oui, il vous aidera à effectuer la première tétée dans la première heure à la maternité : rapide !

S’il est placé à proximité de votre sein, il rampera la plupart du temps de lui-même vers votre mamelon pour commencer la tétée.

Si votre enfant ne tète pas immédiatement, ou que la première tétée ne se déroule pas comme prévu, ne vous inquiétez pas : tous les bébés ne sont pas tous prêts au même moment, et certains mettent un peu de temps à émerger ! L’allaitement n’est donc pas compromis. [1]

7. Ressources

L’allaitement peut être vécu très difficilement : n’hésitez pas à réclamer de l’aide lorsque vous en avez besoin. Pour ça, voici une liste de ressources qui pourraient vous aider dans un moment où ça va mal ; et même lorsque ça va bien mais que vous vous posez des questions :

  • La sage-femme

Pareil : le suivi des femmes en post-partum, elle connaît ; et il est probable qu’elle ait été confrontée à vos problèmes plus d’une fois dans sa vie.

  • La PMI (Protection Maternelle et Infantile)

La centres de PMI sont des lieux gratuits, ouverts à tous, qui concernent les parents et les enfants de moins de 6 ans. On peut y faire son suivi de grossesse, puis bénéficier de consultations post-natales, notamment sur le thème de l’allaitement.

  • Les consultantes en lactation certifiées IBCLC

Il s’agit de spécialistes formés en allaitement maternel et en lactation humaine. Le site « https://www.consultants-lactation.org/ » vous permet d’en trouver à proximité de chez vous.

  • Les associations

On peut citer la LecheLeague France, qui propose des réunions et un soutien téléphonique ; Solidarilait, pour un soutien téléphonique au 01 40 44 70 70 ; Galactee ; Information pour l’allaitement. Les appels sont gratuits et des bénévoles formés sauront vous écouter et vous apporter des éléments de réponse.

  • Le pédiatre

La principale difficulté réside à obtenir sa consultation rapidement, mais il pourra vous fournir des conseils pour une expérience d’allaitement réussie. Et si vous avez eu une mauvaise expérience ou que vous souhaitez obtenir un deuxième avis, les problèmes d’allaitement sont généralement accessibles à la télé-consultation. Allez sur Doctolib, cherchez un rendez-vous à distance : pas besoin de forcément vous déplacer pour obtenir l’aide d’un professionnel de santé. L’application Qare peut vous donner des rendez-vous rapides grâce à la télé-consultation.

  • Les marques à connaître si vous allaitez :

        • BraveMargot : pour des jolis vêtements d’allaitement faits par une marque française en circuit court !

        • Lansinoh : pour leurs supers tire-laits !

        • Seraphine : des vêtements adaptés à la grossesse et à l’allaitement, pour vous faciliter la vie

        • L’application « Apasdemoa », qui a pour ambition de vous accompagner et de vous aider pendant votre allaitement

8. Conclusion

Le message clef de ce guide, c’est que l’allaitement apporte de nombreux bienfaits et que les professionnels de santé recommandent qu’il dure 6 mois. La diversification alimentaire doit être débutée entre 4 et 6 mois. Avant, l’allaitement doit dans l’idéal être exclusif et à la demande.

En conclusion, ce guide complet sur l’allaitement maternel a été conçu avec l’objectif de fournir aux jeunes mamans des informations précises, pratiques et fondées sur la science pour les accompagner tout au long de leur voyage d’allaitement. Nos professionnels de santé ont rassemblé des connaissances à partir de sources scientifiques fiables pour vous offrir des conseils et des ressources utiles. L’allaitement maternel est un acte d’amour et de dévouement envers votre bébé, et il est essentiel de se sentir bien informée et soutenue pour réussir cette expérience enrichissante.

N’oubliez pas que chaque expérience d’allaitement est unique, et il est tout à fait normal de rencontrer des défis en cours de route. Le soutien de professionnels de santé, de groupes de soutien, et de vos proches peut faire toute la différence. Nous espérons que ce guide vous a aidé à mieux comprendre l’importance de la nutrition, des techniques, et des aspects pratiques de l’allaitement maternel.

Rappelez-vous, vous n’êtes pas seule dans ce voyage, et il existe de nombreuses ressources et personnes prêtes à vous soutenir. Nous vous souhaitons tout le succès et le bonheur dans votre expérience d’allaitement.

9. Sources

1 : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/Allaitement_recos.pdf

2 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26792873/

3 : Société Française de Pédiatrie

4 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29389723/

5 : https://www.ahajournals.org/doi/full/10.1161/CIRCULATIONAHA.114.010636?sid=cdaa3248-4805-486b-9e0a-a581307d43bd

6 : https://www.who.int/europe/fr/news/item/23-02-2022-new-who-research-urges-an-end-to-aggressive-formula-milk-marketing-that-discourages-breastfeeding#:~:text=L’OMS%20recommande%20un%20allaitement,sont%20exclusivement%20allait%C3%A9s%20au%20sein.

7 : CNGOF

8 : https://www.mpedia.fr/art-prise-du-sein/?sr=838

9 : Woolridge, 1995

10 :

https://internationalbreastfeedingjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/1746-4358-4-7#:~:text=The%20increase%20in%20fat%20content%20from%20foremilk%20to%20hindmilk%20results,in%20the%20size%20of%20MFGs.

11 : Collège des Enseignants de Nutrition

12 : https://www.mpedia.fr/art-tetees-a-quel-rythme/?sr=838

13 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32421208/

14 : https://afpa.org/2022/03/27/apport-de-vitamine-d-nouvelles-recommandations/

15 : Woolridge 1986

16 : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006195594/

17 : Art. L 1225-30

18 : L. 1225-30

art. R. 1225-6

Art. L 1225-31.
Art. L 1225-32.

19 : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1769

20 : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000045391841

21 : Righard et Alade en 1990

22 : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7132959/

23 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24732026/

24 : https://pap-pediatrie.fr/hepato-gastro/reflux-gastro-oesophagien

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